Divinités de Thala

Publié le par Thala, Talah et Thela actualités news et histoire

Takmat sortit s'assoir sous le pin géant de sa concession, partagé entre la peur de son rêve et la coutume qui lui interdit de le raconter au public sans l'autorisation du grand. Il plongea dans la tourmente et l'hésitation, ira, n'ira-t-il pas au conseil des sages qu'il a convoqué ou renoncera-t-il à son entreprise quand une main pesante se posa sur sa tête et le détacha de l'emprise des soucis...

 

« Nous t'attendons sur la crête de Zelf pour implorer son aide, lui murmura Fara ; allez, lève-toi, nous devons le faire avant le lever du soleil car les Dieux n'aiment pas qu'on les perturbe de jour. »

 

Il se lève sans prononcer un mot et la suivit à travers le sentier rocheux qui serpente vers la rive du fleuve qui sépare le Nadhour et Najaria  (le fleuve tarit au long des âges et devient actuellement l'avenue principale), ils rejoignent une dizaine d'individus et le groupe avança en file indienne entre les buissons secs et les arbres de pin, ils marchèrent en rythme soutenu bien qu'ils se sentirent épiés par des hombres invisibles et suivis à distance par des loups. Quand ils atteignirent le sommet de « Koudiet Oum Al Hirane » où repose la dépouille de Zelf, ils respirèrent profondément et se sentirent à l'aise. Fara ne leur laissa pas le temps de se reposer et les invita à la cérémonie. Il est l'aube, le ciel s'éclaircie, un bleu paradisiaque chasse le noir ténébreux, la danse des couleurs commence, un jaune naissant balaye des rayons de rouge vif et un bleu foncé transpercé par un vermillant s'éclipse dans un blanc rayonnant; le ciel sourit, fleurit, flamboie et fête le cycle perpétuel de la vie.

 

Il n'est guère d'événement céleste qui n'ait de symbolique particulière, le lever du Soleil, son apparition cadencée à la surface de l'horizon symbolise la renaissance quotidienne, Zelf comme Char et tous les Dieux et demi-dieux de Thala renaissent à l'aube et c'est à l'aube qu'ils sont plus attentifs aux doléances...Fara et ses compagnons accroupis  devant la stèle de Zelf face à l'orient têtes et mains levées levés vers le ciel psalmodient une prière qui glorifie tous les ancêtres et les exhorte à soutenir Takmat dans son entreprise, quand le disque solaire fut son apparition, ils se levèrent et tour à tour enduisirent la cuve taillée dans la roche placée au pied de la stèle de graisse puis reprirent le chemin de retour en silence.

 

A peine avaient-ils franchi le col des corbeaux (passage escarpé au pied de Koudiet Oum Al Hirane) qu'un millier de pigeons s'envola à deux pas d'eux, le groupe s'éleva au ciel et dessina un cercle autour du disque solaire rougeoyant puis prit la forme d'un chevalier bondissant sur les petits nuages qui le fuyaient et fonda en petits cercles rattachées entre eux vers Najaria..

 

Fara, Takmat et les autres cloués par le symbolisme frappant du spectacle se croiraient en rêve et ne réalisèrent que lorsqu'ils entendirent des you you de joie s'échapper de la cité, ils pressèrent les pas  et filèrent dans une joie énorme empressés de rencontrer la populace et de préparer le conseil...Ce fut la réponse des Dieux qui adhèrent à leur projet chanta Fara le long du trajet...    

 

En ce jour d'automne de l'an 5 399 Av J.C, sous un soleil clément et un ciel dégagé, les Thalois commencèrent à affluer au tour du caroubier qui dominait la grande hutte du conseil (forum, actuellement l'endroit sur lequel repose la mosquée Alkadiria), la foule grandit et le bruit avec, les discussions s'animent et tournent autour de la bonne augure que la majorité de la population a observé, le spectacle des pigeons s'est gravé dans les têtes et  a incité tous les habitants à découvrir le projet de Takmat...

 

Masaba et Zywoun circulaient entre les petits groupes formés spontanément et évoquaient la vie glorieuse de Takmat, sa sagesse, son dévouement pour Thala, sa fidélité aux codes des ancêtres, sa proximité des dieux  et sa vision futuriste... Mazi et Fara mêlés à la foule aussi,  relataient la vie de ce Takmat  descendant direct du clan des hommes dits « grenouilles » en référence aux habitants de la plaine juxtaposant Boulahneche jadis inondée par les fleuves Oued As Sikka et Oued Atbia et Oued Serrat, Takmat au courage indescriptible, à la force de cinq lions et de cinq ours, lui qui peut lutter seul contre ce nombre de bêtes et les vaincre tout en usant de la ruse, lui qui a prouvé ses capacités  dans la bataille de Jebel Harraba et libéré les captifs en fondant sur ses ennemis...

 

Le soleil vient de franchir la première porte, le disque céleste passa au dessus de la forêt et donna vie aux ombres, les Thalois considéraient que les êtres sans ombres appartiennent au monde des démons, ils considéraient que l'ombre est l'âme de toute créature quelque soit sa nature. Un être sans ombre est un néant qui naquit des ténèbres, son âme n'a pu être purifiée par le feu ou par le soleil ou par la lune. Les Thalois vouaient un culte pour une divinité unique et inconnue qui a engendré des demi-dieux, ces demi-dieux étaient chargés de missions diverses, Zelf qui se sacrifia pour Thala et quitta Zelfane après l'avoir fondée est honorée comme la protectrice de la cité, E-Char qui affronta le tonnerre et le captura dans sa gourde est le demi-dieu du feu, du tonnerre et de la pluie, il est le protecteur des protecteurs.

 

Les Thalois croyaient  que la terre était une boule d'eau, le divin lui ouvrit les entrailles et chargea ses missionnaires de la façonner ; c'était l'ère des géants qui ont fait émerger les montagnes au dessus de l'eau, qui ont dessiné les reliefs, quand ils ont fini, le divin fit jaillir le feu et purifia les êtres, il en choisit la plupart et leur accorda des ombres, ceux qui n'eurent jamais d'ombres s'associèrent aux ténèbres et au désastres.

 

À Thala, c'étaient les femmes qui dessinaient les fresques dans les grottes de Najaria, de Char et de Nadhour, de Biranou, de Boulahneche, de Lajred et de Laayoun, elles donnaient vie à leurs sujets en leurs attribuant des ombres et si une femme voulait démonétiser quelqu'un elle le dépourvoyait de son ombre ce qui lui attira toute la furie du clan, ainsi, se rappelle-ton de Quital qui s'est vengé du puissant et barbare Bonda.

 

Bonda était un puissant chasseur mais aussi un homme horrible, de taille athlétique, barbu et touffu de cheveux au point qu'il n'eu jamais besoin de beaucoup d'habits pour se couvrir dans les hivers longs et glaciaux, il réunissait dans sa case une dizaine de femmes qu'il retenait par la terreur et la torture, il arriva à Thala vers l'an 11324 av J.C alors qu'il était égaré, le sage l'avait accueilli sous réserve de se conformer au code de vie de la petite cité et lui avait offert une femme pour partager et faciliter sa vie ; Bonda  s'intégra rapidement et devint le maitre de la chasse, a lui seul, il ramenait trois à cinq grandes bêtes par sortie, personne n'osa l'affronter dans les jeux de lutte ni dans les concours de javelot, trois ans à peine et juste après la mort du grand sage, il s'accapara des deux filles de ce dernier et défia la cité et le clan, il se voua à la vie de la paresse et savoura le plaisir d'asservir ses femmes ; il attachait par les pieds la femme qui lui désobéissait et la suspendait tête vers le bas sur le tronc du caroubier en l'abandonnant à son sort tout en interdisant à tout le monde de l'approcher. Il était source de crainte et personne n'osa se mesurer à celui qui a rompu les serments d'hospitalité. 

 

L'incontournable mal arriva par cette nuit hivernale quand une de ses femmes qu'il a attaché sur la rive de l'Oued Machallah fut dévorée par les chacals. Trois jours après cet incident malheureux, Quital, l'une de ses femmes, qui partit à la chasse en compagnie d'une vingtaine de personnes se trouva obligée avec le groupe de se réfugier dans la grotte des tigres sur l'amont Nord des collines de Char à cause d'une tempête de neige qui dura sept jours de suite ; elle passa ses nuits à peindre ses fresques sur les parois de la grotte, elle représenta Bonda dans une cène de chasse aux femmes, dépourvu de son ombre, sa chevelure tressée en cordes au bout de la quelle il a attaché ses prises pour les trainer dans un bain de sang derrière lui, la fresque fut le sujet de conversations et de palabres de la cité durant des semaines et finit par attirer sur Bonda les foudres de la colère collective ; il fut attaché et trainé dans la grande cour du caroubier puis abandonné aux fauves dans la forêt des loups (Flaligues)qui le déchiquetèrent et se partagèrent son corps avec les charognards pour disperser son ombre de mal dans les entrailles des animaux qui sauront la recycler comme en croyait les Thalois.

Publié dans Histoire

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R
<br /> <br /> si vous souhaitez envoyerdes documents photos et plus  faites le sur facebook à thala group merci<br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Merci Romana...Thala Group de facebook est un espace de communication où tu peux retrouver des amis Thalois<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> magnifiquje roman<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Million Merci chere Romana pour ce précieux témoignage<br /> <br /> <br />
N
<br /> je suis d'origine thala , je l'aime beaucoup je voudrai avoir un cite conçernont thala pour ajouter des nouveaus photos de neige et des minuments a thala qui sont trés jolies et attirantes pour les<br /> publier a ceux qui ne connaisent pas thala encore et merci.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Sorry pour le retard du a un long voyage...<br /> <br /> <br /> Merci pour votre interet...Vous pouvez le faire sur le wall de Thala Group de facebook<br /> <br /> <br /> <br />