THALA, les premiers humains

Publié le par thala ce village de Tunisie

Petit pays, Grande histoire

Auto-Récit d’un village, Thala-Tunisie (12)

Le récit, cahier 1 : Thala, les premiers humains




Mon paysage est varié mais harmonieux. Les vastes plaines de la Medjerda s’étirent sur de longues surfaces et se jettent à mes pieds et comme je suis le point de départ du Haut tell cette chaîne de montagnes qui surgit de mes flancs, je suis aussi l’anneau de liaison auquel se colle la dorsale, cette chaîne de hautes crêtes où nait l’Atlas Saharien. Vue d’en haut, je suis au bout d’une chaine de collines serpentant trois directions, l’Est, l’Ouest qui rejoint la Kroumirie et le Sud accolé à la Dorsale, toutes formées de forêts denses et de plateaux ondulés, je draine toute l’eau collectée de la pluie vers le Mellègue qui se déverse dans la Medjerda. Mes reliefs se caractérisent par un substratum géologique calcaire et souvent marno-calcaires avec une alternance de grés et d’argile. Mes sols sont très variés et complexes vertisols, rendzines, lithosols et calcimagnesiques profonds de type calcaire.
Il y a des millions d’années, les plateaux qui serpentaient à mes pieds étaient de vastes marécages, des lacs et des plaines couvertes d’une dense végétation, je regorgeai de richesses innombrables et de toutes les formes de vie de flore et de faune, j’étais le passage obligé de toutes les migrations et j’étais le refuge idéal de part ma position dominante en hauteurs.
Je me rappelle encore de ce jour éclairé par un soleil jaloux et venté par les brises fraiches du Nord quand six silhouettes étranges, qui ne ressemblaient ni aux singes qui habitent mes arbres ni aux quadrupèdes qui peuplent ma région, se détachaient péniblement de l’horizon, ils avançaient venant du Nord Est, les silhouettes s’enfonçaient tantôt comme si elles nageaient et tantôt se redressaient en filant droit devant elles…Le vent les a précédé et a rapporté leurs odeur étrange, il l’a semé sur mes vastes étendues pour avertir mes habitants.. Les silhouettes sont venues au bout de tous les obstacles, les serpents géants qui avalent des buffles, les crocodiles de tailles majestueuses qui guettent le moindre mouvement, les carnassiers auquel n’échappe aucune bête et les dangers des eaux furieuses. Quand elles s’approchaient je découvris leur forme jusque là inconnue. Des bipèdes qui ne ressemblaient à aucun être, ils marchaient droit à deux pattes, forts et bien taillés, deux femelles et quatre mâles… A peine arrivés à mes hauteurs, ils scrutent les lieux et se choisissent une grotte où habite un vieux ours pour s’installer, ils le délogent en s’abattant sur lui et le huèrent de coups, tous ensemble, l’encerclèrent et finissent par le tuer et par en faire leur premier repas. Ce sont mes premiers humains….

Publié dans Histoire

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